Comprendre les distances interpersonnelles
Distance et espace dans les relations sociales
Notre espace mental ne se limite pas à notre espace physique.
Nous avons besoin de maintenir un certain espace autour de notre corps pour nous sentir à l'aise (bulle de protection).
Cette distance nécessaire avec l'autre favorise une bonne communication.
Elle est le plus souvent inconsciente.
La distance interpersonnelle varie en fonction:
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de la proximité émotionnelle avec l'interlocuteur (proche/ami/relation sociale/ étranger)
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de l'âge
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de la culture d'origine, de l'éducation
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du tempérament de chacun de nous mais aussi de notre humeur
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des exigences de la société
Elle a été conceptualisée par un anthropologue T Hall sous le nom de proxémie.
Elle est analysée et utilisée en psychologie, en sociologie mais aussi en marketing et analyse du comportement
L'existence d'une distance interpersonnelle comme zone de confort
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Au début se trouve le dialogue tonique avec la personne la plus proche du bébé: peau à peau, vibration de la voix, interpénétration des regards, qualité et intensité du toucher, émotions partagées par le toucher. Le besoin de proximité physique est vital pour tous les mammifères.
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Puis se construit une base de sécurité dans un espace proche : c'est la notion d'attachement en psychologie.
Le petit enfant fait des allers retours, explore l'espace et la distance mais dans une proximité physique sécurisante. Il attend une réponse adaptée à ses besoins et invariable.
La qualité de l'attachement dépend d'une attitude parentale adaptée et sensible (caregiving) et de la compétence de l'enfant à la recevoir.
La sécurité de l'attachement favorise la capacité à explorer le monde et revenir dans un lieu (et une relation sécure) pour diminuer son état de stress.
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Peu à peu cette base de sécurité s'intériorise
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L'autonomie, la capacité d'être seul (sans trouble anxieux), de penser, d'entrée dans la symbolique de l'écriture dépendent de cette capacité à porter avec et autour de soi un espace de sécurité.
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Une bulle protectrice plus large que notre espace physique se construit et nous nous sentons gêné voir agressé si quelqu'un y pénètre sans y avoir été invité.
La distance interpersonnelle : une négociation permanente
La distance nécessaire pour se sentir bien avec l'autre évolue avec l'âge:
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proche chez les enfants qui ont besoin de contact physique (avec leur famille, leurs pairs) et qui apprécient un contact bienveillant avec les adultes référents
Ainsi les bagarres, les jeux de loup, les colins maillards, les jeux de porter sont très appréciés dans un jeu de proximité/ distance
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proche seulement avec certains pairs pendant l'adolescence et dans une recherche de construction de distance interpersonnelle (avec des allers/retours et des ambivalences) avec les autres personnes
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variable selon l'éducation, le milieu culturel, les positions sociales et les codes pendant l'âge adulte. Elle dépend de la proximité émotionnelle avec l'autre. On dénombre 4 sphères :
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la sphère intime (une cinquantaine de cm autour de notre corps) ,
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la sphère personnelle (distance quand nous étendons les bras) où nous rencontrons les personnes familières (la poignée de main entre dans cette zone)
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la sphère sociale (entre 1m 20 et environ 4 m) choisie dans les rapports professionnels
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la sphère publique (sans contact physique possible)
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Le besoin de grande proximité physique se retrouve en fin de vie.
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La distance interpersonnelle n'est écrite nulle part, elle n'est pas exprimée verbalement et fait partie de notre communication non verbale
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Elle se négocie avec son interlocuteur, avec les codes sociaux et à l'époque du COVID 19 avec les exigences sanitaires et sociales
La négociation de son espace: une partie du dialogue tonico émotionnel
Si l'espace interpersonnel n'est pas respecté il se crée un malaise pouvant aller d'une gêne physique légère, de tensions corporelles à des somatisations (accélération du pouls, sentiment d'oppression ou de peur...)
Mais certaines situations entraînent une proximité physique non recherchée (ex ascenseur) : c'est alors notre regard qui en se détournant de l'autre vient restaurer la distance et la bulle de protection.
La possibilité d'un échappatoire : respect de la juste distance ou effort montré d'adaptation en fonction des circonstances ou fuite possible du regard, mouvements ralentis si grande proximité physique sont les garants d'une sécurité affective qui nous permettent de communiquer sereinement avec l'autre sans être envahi d'émotions primaires (fuir ou combattre)
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La fuite du regard chez certains enfants (porteurs de TDA/H ou de "dys") est à comprendre comme un maintien d'une distance de sécurité leur permettant de poser leur pensée
La construction de la proxèmie : un aspect de notre psychomotricité
La construction de sa bulle
Des découvertes étonnantes
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Des neurones situés dans une zone trés profonde et centrale (le putamen) sont activés lorsque une personne ou un objet s'approche de notre zone intime
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Nous pouvons apprendre à intégrer des objets dans notre bulle de protection (prolongement de notre schéma corporel)
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ainsi nous nous servons de ciseaux sans nous blesser (perception de l'espace autour de notre main qui tient la feuille)
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les mal voyants peuvent étendre leur espace péripersonnel à leur canne.
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Lien distance interpersonnelle /émotion
Les émotions liées à ces couches de protection (succession de bulles de largeur différente) sont la peur (s'il y a effraction) ou la sécurité (si respect)
Une demande sociale de distance systématisée (mais temporaire)
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Injonction sociale de maintenir une "distanciation sociale"
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La distance physique fait partie des "gestes barrières" : notion de protection contre un danger
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La distance interpersonnelle n'est actuellement plus négociable selon les personnes rencontrées (proche/ relations professionnelles, enfants/adultes, personnes dépendantes..)
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Elle se fait sur un écartement arbitraire (et normé) ne correspondant à aucune sphère de la proxémie (entre la sphère personnelle et la sphère sociale)
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Elle n'est plus inconsciente et partie prenante de chacun de nous. Au contraire elle est déclarée, imposée et affirmée (norme sociale, spot de pub...).
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Elle est dite comme une mesure de protection (contre un ennemi invisible) donc associée à la peur (de la contagion, de la maladie, de la mort)
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La distance est dite sociale ce qui peut entraîner une confusion de sens entre se protéger contre un virus et se protéger d'une autre personne
La distance interpersonnelle au temps du COVID 19
Agir
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Préférer "distance physique" au terme de "distance sociale"
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Garder à l'esprit que c'est un virus qui passe par les voies respiratoires qui est dangereux et pas la personne qui nous frôle : remettre la peur à sa place sur le bon objet
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se garder une marge de négociation dans la distance interpersonnelle
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connaitre et comprendre ce qui se joue dans les relations humaines à travers cette notion de distance
Evaluation psychomotrice
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L'adaptation à l'espace
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La prise en compte de l'autre
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La qualité de l'attachement
Auteurs de référence
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T Hall
Repères de développement
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La construction de sa bulle relationnelle
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La matérialisation de l'espace
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La kinésphère
Propositions psychomotrices
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Description du jeu ex les cabanes
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Aspects psychomoteurs développés
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les +
